Mise en œuvre des licences CAL de Windows Server
Introduction
La gestion des utilisateurs et l'administration correcte des licences représentent un défi pour les responsables informatiques des PME. Dans les environnements utilisant des serveurs Windows, comprendre et mettre en œuvre correctement les licences CAL (Client Access Licenses, ou Licences d'accès client) est essentiel pour garantir la conformité légale du logiciel et le bon fonctionnement du réseau. Dans ce blog, nous expliquons ce que sont les CAL de Windows Server, comment planifier leur mise en œuvre et comment les déployer étape par étape. Nous proposerons également un exemple pratique et comparerons la gestion des licences Microsoft à celle d’Adobe Creative Cloud.
Qu’est-ce qu’une licence CAL de Windows Server et pourquoi est-elle importante ?
Une licence CAL de Windows Server est une Licence d’accès client (en anglais Client Access License) qui accorde un droit légal à un utilisateur ou à un appareil d’accéder aux services d’un serveur Windows. En d’autres termes, lorsque vous achetez une licence Windows Server pour votre serveur, cette licence vous permet d’installer le logiciel serveur, mais elle ne couvre pas automatiquement les clients qui s’y connecteront. Pour que chaque utilisateur ou appareil puisse légalement accéder aux ressources du serveur (par exemple, s’authentifier dans le domaine, accéder à des fichiers partagés, à des imprimantes réseau, à des applications métiers, etc.), une licence CAL est requise pour chacun d’eux.
Pourquoi ces licences sont-elles importantes ? Parce qu’elles garantissent que l’environnement est correctement licencié selon les termes de Microsoft. Autoriser l’accès de clients sans CAL appropriées revient à violer le contrat de licence. Lors d’un audit, Microsoft pourrait exiger l’achat immédiat des CAL manquantes et appliquer des sanctions. En pratique, Windows Server ne limite pas techniquement le nombre de connexions clientes, mais légalement, une CAL est nécessaire pour chaque utilisateur ou appareil qui se connecte.
Un autre point important est la compatibilité des versions : les CAL sont liées à la version du serveur. Une CAL donne droit à accéder à la même version de Windows Server pour laquelle elle a été émise (ainsi qu’aux versions antérieures), mais pas aux versions ultérieures. Par exemple, des CAL Windows Server 2019 permettent l’accès à des serveurs 2019 ou antérieurs, mais pas à un serveur 2022 ; pour ce dernier, il faudra acquérir des CAL 2022. Ce point est essentiel si vous prévoyez de mettre à jour votre serveur vers une version plus récente.


Types de licences CAL : Utilisateur vs Appareil
Microsoft propose deux principales modalités de CAL pour Windows Server : CAL par utilisateur et CAL par appareil. Les deux remplissent le même objectif (autoriser l'accès des clients au serveur), mais diffèrent selon à qui ou à quoi la licence est attribuée.
Licences CAL par utilisateur (User CAL)
Une CAL par utilisateur accorde l'accès au serveur à un utilisateur individuel, quel que soit l’appareil utilisé. La licence est attribuée à la personne (par exemple, au compte de Juan Pérez dans Active Directory) et permet à Juan de se connecter depuis son PC, son ordinateur portable ou tout autre appareil sans avoir besoin de licences supplémentaires pour chaque terminal.
Ce modèle est idéal lorsque les employés utilisent plusieurs appareils pour travailler ou si l'entreprise applique une politique BYOD (Bring Your Own Device). Par exemple, si un employé utilise un PC de bureau et un ordinateur portable pour accéder au serveur, une seule CAL utilisateur suffira (1 utilisateur = 1 CAL), tandis qu’avec les CAL par appareil, chaque terminal nécessiterait une licence distincte. Les CAL utilisateur sont avantageuses lorsque le nombre total d’appareils dépasse celui des utilisateurs, car une seule licence par utilisateur couvre toutes ses connexions.
Licences CAL par appareil (Device CAL)
Une CAL par appareil accorde le droit d’accès au serveur à un appareil spécifique (PC, ordinateur portable, tablette, etc.), quel que soit le nombre d’utilisateurs qui l’utilisent. La licence est attribuée à la machine.
Cette option convient lorsque plusieurs utilisateurs partagent peu de dispositifs physiques. Par exemple, si plusieurs employés utilisent un PC en rotation, une seule CAL appareil suffit pour que tous puissent accéder au serveur (1 appareil = 1 CAL), quel que soit le nombre d’utilisateurs au cours de la journée. Les CAL appareil sont idéales dans des entreprises où il y a plus d'employés que d'appareils — comme des postes de travail en équipes, des bornes ou des ordinateurs partagés dans un atelier — car avec moins de licences (une par appareil), on couvre tous les utilisateurs.
Il est possible d’acquérir les deux types de CAL dans une même organisation selon les besoins de chaque service (par exemple, des CAL utilisateur pour les employés de bureau utilisant plusieurs appareils, et des CAL appareil pour les PC partagés en usine). Il est simplement essentiel de maintenir une gestion claire pour couvrir tous les accès sans doublons ni oublis.
Suggestion visuelle : Une infographie comparative pourrait être utile pour illustrer un utilisateur utilisant plusieurs appareils vs. plusieurs utilisateurs partageant un seul appareil, montrant comment s’appliquent les CAL utilisateur et appareil dans chaque cas.
Utilisateur ou appareil ? Comment choisir le bon type de CAL
Facteurs de décision :
- Profil d’utilisation (utilisateurs vs appareils) : Évaluez combien d’utilisateurs uniques et combien d’appareils différents se connecteront, et de quelle manière. Si chaque employé utilise plusieurs équipements (par exemple, PC de bureau et ordinateur portable), une CAL utilisateur est probablement plus adaptée. En revanche, si plusieurs employés partagent les mêmes machines (postes en rotation, bornes partagées, etc.), une CAL appareil sera plus judicieuse. Analyser qui utilise quoi et combien d’appareils par personne est le critère clé pour faire le bon choix.
- Croissance et rotation : Anticipez les évolutions à court terme. Si vous prévoyez d’embaucher du personnel ou d’ajouter des postes, achetez suffisamment de CAL pour ne pas être pris au dépourvu. Prenez également en compte la rotation du personnel : les CAL utilisateur peuvent être réaffectées lorsqu’un employé part et est remplacé, tandis que les CAL appareil restent liées à la machine (et donc nécessitent plus de licences en cas d'ajout d’équipements). Il est judicieux de garder quelques licences en réserve.
- Coût et combinaison optimale : Comparez le coût total de chaque option dans votre cas. La meilleure solution est parfois de combiner les deux types de CAL pour une efficacité maximale (par exemple, attribuer des CAL utilisateur au personnel de bureau avec plusieurs appareils, et des CAL appareil aux stations partagées dans l’atelier). L’important est de couvrir tous les accès avec le moins de licences possible, en utilisant le bon type dans chaque situation.
Mise en œuvre technique des licences CAL dans Windows Server
Une fois les licences nécessaires définies, comment implémente-t-on concrètement les CAL dans un environnement Windows Server ? Les CAL standard ne s’installent pas dans le système : leur mise en œuvre repose sur la gestion administrative et, dans le cas du Bureau à distance, sur la configuration d’un serveur de licences. Nous diviserons cette section en deux parties : d’abord les actions liées aux CAL standard de Windows Server, puis la procédure de mise en œuvre des CAL pour les services Bureau à distance (RDS).
Gestion des CAL standard dans Windows Server
Pour les licences CAL de Windows Server (non liées au Bureau à distance), veuillez tenir compte des éléments suivants :
- Elles ne s’installent pas sur le serveur : Il n’existe aucun assistant ni clé produit pour les CAL standard ; Windows Server ne suit pas automatiquement ces licences. Tout repose sur la confiance et la responsabilité de l’entreprise.
- Maintenir un suivi manuel : Conservez un registre du nombre de CAL détenues et du nombre d’utilisateurs ou de dispositifs connectés. Vous pouvez vous appuyer sur des listes, des inventaires ou des logiciels de gestion pour vérifier que vous ne dépassez pas les droits acquis.
- Configurer le mode de licence (à titre informatif) : Vous pouvez définir dans la configuration du serveur ou via les stratégies de groupe si vous utilisez un mode de licence "Par utilisateur" ou "Par appareil". Cela n’impose aucune restriction, mais sert de référence pour la politique adoptée.
- Effectuer des audits internes : Réalisez régulièrement des contrôles internes pour vous assurer de la conformité. Si l’entreprise se développe et ajoute des utilisateurs ou des appareils, achetez les CAL supplémentaires nécessaires avant que l’utilisation ne dépasse le nombre de licences disponibles. Cette bonne pratique vous préparera à toute éventuelle vérification externe et évitera des achats urgents et coûteux.
Mise en œuvre des licences des services Bureau à distance (RDS CAL)
Si votre entreprise utilise Remote Desktop (Bureau à distance) avec Windows Server, il est nécessaire d’installer et d’activer les RDS CAL sur un serveur de licences dédié. Voici un résumé du processus :
- Installer le rôle de serveur de licences Bureau à distance : Sur le serveur désigné, ouvrez le Gestionnaire de serveur et ajoutez le rôle Services Bureau à distance > Serveur de licences. Cela active la console de gestion des licences RDS sur ce serveur.
- Activer le serveur de licences RDS : Lancez la console Gestionnaire des licences Bureau à distance (depuis les Outils d’administration). Cliquez avec le bouton droit sur le nom du serveur et sélectionnez Activer le serveur. Suivez l’assistant en fournissant les informations requises (par exemple, les coordonnées de l’entreprise) pour enregistrer le serveur de licences auprès de Microsoft.
- Installer les RDS CAL achetées : Une fois l’activation terminée, dans la même console, cliquez avec le bouton droit sur le serveur et choisissez Installer des licences. Un assistant s’ouvrira : sélectionnez le type de programme de licence et entrez les codes fournis par Microsoft pour vos RDS CAL. Finalisez l’assistant et vérifiez que les nouvelles licences apparaissent bien dans la console.
- Configurer les hôtes de session RDS : Sur chaque serveur Hôte de session, définissez le mode de licence et le nom du serveur de licences. Par exemple, dans les propriétés de l’hôte de session (ou via stratégie de groupe), indiquez s’il utilisera le mode de licence par utilisateur (ou par appareil, selon vos licences) et précisez le nom du serveur de licences que vous venez d’activer.
- Vérifier le bon fonctionnement : Vérifiez que les utilisateurs peuvent se connecter correctement via Bureau à distance. Dans la console des licences RDS, vous verrez l’historique des licences émises. Notez qu’après environ 120 jours de période de grâce, un serveur RDS sans licences commencera à refuser les nouvelles connexions à distance.
Suggestion visuelle : Il peut être utile d’inclure une capture d’écran de la console Gestionnaire des licences Bureau à distance montrant les CAL installées et l’état "Serveur activé", afin de familiariser le lecteur avec cette interface.


Exemple pratique : Utilisation combinée de CAL utilisateur et CAL appareil
Une entreprise de 60 employés a déployé Windows Server 2019 pour les services de domaine et de fichiers. Une partie du personnel dispose de PC dédiés, mais de nombreux opérateurs en usine partagent des postes. L’administrateur informatique a opté pour une stratégie mixte : il a acquis 25 CAL utilisateur pour les employés disposant de leur propre appareil et 20 CAL appareil pour couvrir 20 PC partagés en rotation. Au total, 45 licences ont été utilisées au lieu de 60, permettant une économie significative tout en couvrant légalement tous les utilisateurs et dispositifs.
Gestion des licences dans Adobe Creative Cloud : leçons pour les administrateurs informatiques
La plateforme Adobe Creative Cloud est un exemple moderne de licence cloud centrée sur les utilisateurs. Grâce à la console d’administration Adobe (Adobe Admin Console pour les environnements professionnels), les administrateurs informatiques peuvent effectuer des tâches telles que :
- Ajouter ou supprimer des utilisateurs : Enregistrer de nouveaux employés (généralement avec leur adresse e-mail professionnelle) ou supprimer ceux qui n'ont plus besoin d'accès.
- Attribuer des licences produit : Attribuer à chaque utilisateur les licences Adobe Creative Cloud nécessaires (que ce soit l’abonnement complet ou des applications individuelles comme Photoshop, Illustrator, etc.).
- Réaffecter facilement les licences : Lorsqu’un employé quitte l’entreprise ou change de rôle, sa licence peut être libérée dans la console et attribuée à une autre personne en quelques clics, garantissant qu’aucune licence ne reste inutilisée.
- Suivre l’utilisation et la disponibilité : La console affiche le nombre total de licences achetées, le nombre attribué et le nombre restant disponible, ce qui facilite la gestion de la conformité et permet de détecter rapidement le besoin d’acheter ou de redistribuer les licences.
Dans la gestion des licences Adobe, il n’est pas nécessaire de gérer des appareils physiques ; tout repose sur des utilisateurs nominatifs disposant d’autorisations dans le cloud. Cela présente des similitudes avec les CAL utilisateur de Windows Server : chaque personne autorisée se voit attribuer une licence pour accéder aux services. La différence est qu’Adobe applique et vérifie automatiquement ces affectations via ses serveurs, tandis que dans Windows Server, le suivi est plus manuel et dépend des politiques internes.
Pour un administrateur informatique, la gestion de la console d’administration Adobe devient un processus similaire à la gestion des comptes dans Active Directory : il faut tenir à jour la liste des utilisateurs ayant accès aux logiciels, révoquer les licences lorsqu’un employé part et anticiper les besoins supplémentaires lors de nouvelles embauches ou de projets. La clé dans les deux univers (infrastructure locale et cloud) est une gestion proactive des utilisateurs et des licences pour maximiser l’efficacité et toujours respecter les conditions d’utilisation.
Conclusion
Mettre en œuvre correctement les licences CAL de Windows Server n’est pas seulement une formalité administrative, mais une étape essentielle pour garantir la stabilité et la légalité de l’environnement informatique d’une entreprise. En comprenant les types de CAL et en planifiant leur utilisation selon les besoins (que ce soit par utilisateur, par appareil ou en combinaison), un administrateur IT peut optimiser les coûts et éviter les mauvaises surprises lors des audits de logiciels. Une bonne gestion des CAL permet à l’entreprise de croître de manière structurée, en ajoutant des utilisateurs ou des dispositifs sans enfreindre les règles.
À l’ère actuelle, où infrastructures locales et services cloud coexistent, le rôle de l’administrateur IT inclut la maîtrise de diverses plateformes de gestion des licences. Que ce soit pour déployer des CAL sur des serveurs Windows ou gérer les utilisateurs dans des consoles comme Adobe Creative Cloud, l’objectif reste le même : fournir à chaque employé les outils nécessaires tout en gardant le contrôle sur les licences. Une gestion rigoureuse des licences ne se contente pas d’éviter des sanctions : elle améliore aussi la productivité en assurant que les utilisateurs autorisés ont accès aux outils au bon moment et que les investissements logiciels sont pleinement exploités.
Foire aux questions (FAQ)
Qu’est-ce qu’une licence CAL de Windows Server ?
Une CAL (Client Access License) est une licence achetée pour chaque utilisateur ou appareil accédant à un serveur Windows. Ce n’est pas un logiciel à installer, mais une autorisation légale : si 10 utilisateurs doivent accéder à un serveur Windows, l’entreprise doit disposer de 10 CAL pour être en conformité.
Quelle est la différence entre CAL utilisateur et CAL appareil ?
La CAL utilisateur est attribuée à une personne et couvre tous les appareils que cette personne utilise pour se connecter au serveur. En revanche, la CAL appareil est attribuée à un dispositif et couvre tous les utilisateurs qui utilisent cet appareil pour accéder au serveur. En résumé : la CAL utilisateur couvre un utilisateur (avec tous ses appareils) ; la CAL appareil couvre un appareil (partagé par plusieurs utilisateurs).
Comment savoir combien de CAL mon entreprise a besoin ?
Comptez combien d’utilisateurs ou d’appareils accéderont au serveur au total. Si vous utilisez des CAL utilisateur, vous aurez besoin d’une licence par utilisateur unique (peu importe le nombre d’appareils utilisés). Si vous optez pour des CAL appareil, comptez chaque appareil distinct (PC, ordinateur portable, tablette, etc.) qui se connectera. Il est recommandé de prévoir une marge supplémentaire en cas d’ajout d’utilisateurs ou de dispositifs à l’avenir.
Qu’est-ce que la console d’administration d’Adobe Creative Cloud ?
La Adobe Admin Console est la plateforme web permettant aux entreprises de gérer leurs licences Adobe Creative Cloud. Elle permet aux administrateurs d’ajouter ou de supprimer des utilisateurs et de leur attribuer (ou retirer) des licences de produits Adobe de manière centralisée. Ainsi, l’administrateur contrôle facilement quels utilisateurs ont accès aux logiciels Adobe au sein de l’organisation, de manière similaire à la gestion des droits via des CAL utilisateur dans un serveur Windows.




